Écrire le premier livre en émoticônes pour ajouter une nouvelle dimension à la littérature
Neo Valen
Créer l’universel
Les émoticônes, ces petites icônes expressives, jouent un rôle crucial dans l’enrichissement émotionnel de nos communications numériques. En m’inspirant de leur simplicité et de leur capacité à transmettre des émotions, j’ai eu l’idée de les intégrer dans un système de communication destiné à une jeune Américaine handicapée. Cette initiative a conduit à la création du premier livre entièrement écrit en émoticônes, une œuvre qui a non seulement été acceptée, mais qui a également remporté le premier prix du “Malia Project”, une initiative visant à développer des solutions de communication innovantes.
En introduisant de nouvelles émoticônes, j’ai cherché à enrichir et à approfondir l’histoire. Cette nouvelle édition n’était pas seulement une mise à jour, mais une réinvention de l’œuvre originale, permettant aux lecteurs de plonger encore plus profondément dans l’histoire.
Le système
La mise en place d’un tel système, destiné à offrir un moyen de communication enrichi, est un véritable défi qui ne se limite pas à la simple rédaction. Pour commencer, il est essentiel de pouvoir générer ces émoticônes. Mon parcours a commencé par la création d’une base de données d’émoticônes, chacune étant soigneusement sélectionnée et adaptée. Cependant, il s’est avéré que je devais également penser à la manière de les stocker de manière efficace.
L’idée que je devais trouver une solution pour stocker chaque émoticône, chaque image, m’a conduit à une réflexion plus profonde. Et si, au lieu de simplement stocker des images, je pouvais créer un système qui permettrait de les organiser et de les retrouver facilement ? C’est ainsi qu’est née l’idée de créer un livre entièrement composé d’émoticônes, chaque page étant une image, et chaque image étant une émoticône.
Le travail
Dans la genèse de chacune de mes œuvres, et “Le Grand Livre Universel” ne fait pas exception, tout commence par un clic, émanant d’une personne que je ne connais pas forcément. C’est l’histoire d’un passant, qui, au gré de ses déambulations, tombe par hasard sur un dispositif déviant. Ce système lui offre, par un simple clic, la possibilité de réaffirmer son droit de vivre, jusqu’à sa mort. Un droit fondamental, exprimé à travers cet acte numérique simple mais profondément symbolique.
Je me suis transformé en un faiseur de vivre professionnel, mais loin de moi l’idée de me proclamer “Faiseur de vivre” et de faire de cela une des journées, une perspective qui me laisse totalement indifférent. Pour moi, je ne suis qu’un élément, une cellule au sein d’un système en action, où l’adrénaline triphosphate est remplacée par le clic qui alimente cette énergie singulière.
Un homme qui file pour l’éternité jusqu’à sa mort
Dans la poésie de “Le Grand Livre Universel”, figure éphémère et insaisissable, qui traverse le temps et l’espace, j’ai intégré un cœur qui bat éternellement. Ce cœur, doté d’une existence propre dans la blockchain, est connecté à “Le Grand Livre Universel” par radiofréquence. Ce cœur continuera de battre jusqu’à une date déterminée, moment où, selon le contrat d’exécution, il cessera de fonctionner. L’instant précis de la fin de “Le Grand Livre Universel” reste incertain, mais inéluctablement, un jour, il s’arrêtera, et “Le Grand Livre Universel” le fera à jamais.
Le résultat
Cette œuvre, au-delà d’une simple expérimentation artistique, se transforme en un jeu captivant lorsqu’elle est lue par de jeunes lecteurs, l’intrigue fascinante dans sa simplicité : l’histoire d’un employé, unique survivant d’un accident d’avion. Bien que l’histoire globale reste la même, les variations de compréhension et d’interprétation étaient fascinantes à observer.
Bien que le livre se révèle parfois difficile à déchiffrer pour les jeunes lecteurs, l’intérêt réside dans la démonstration de cette superposition d’états. Chaque enfant, en fonction de son contexte culturel et de ses expériences personnelles, apporte une interprétation unique aux émoticônes, illustrant ainsi la richesse et la diversité des perceptions humaines. Cette expérience était pour moi un moyen d’explorer et de montrer comment une même série d’images simples peut générer une multitude d’histoires et d’émotions, révélant la complexité et la beauté de la communication humaine.