L’Homme qui file, un portrait
Neo Valen
Une œuvre sur toile poétique
“L’Homme qui file” est une œuvre représentant un homme à échelle réelle, constitué d’une multitude de filaments colorés. Cette figure a d’abord pris forme sur les murs des villes avant d’être transposée sur toile.
Mon inspiration trouve sa source dans mes observations des forêts, où je contemplais ces arbres filiformes s’élançant vers le ciel. Bien que je n’aie jamais réussi à reproduire cette représentation d’arbre, j’ai en revanche transposé cette idée à la figure humaine. Dans “L’Homme qui file”, chaque filament est semblable à un arbre coloré, symbolisant une vie distincte de celle de son voisin, tout en contribuant à l’unité par homéostasie.
Le travail
Dans la genèse de chacune de mes œuvres, et “L’Homme qui file” ne fait pas exception, tout commence par un clic, émanant d’une personne que je ne connais pas forcément. C’est l’histoire d’un passant, qui, au gré de ses déambulations, tombe par hasard sur un dispositif déviant. Ce système lui offre, par un simple clic, la possibilité de réaffirmer son droit de vivre jusqu’à sa mort. Un droit fondamental, exprimé à travers cet acte numérique simple mais profondément symbolique.
Je me suis transformé en un faiseur de vivre professionnel, mais loin de moi l’idée de me proclamer “Faiseur de vivre” et de faire de cela une des journées, une perspective qui me laisse totalement indifférent. Pour moi, je ne suis qu’un élément, une cellule au sein d’un système en action, où l’adrénaline triphasée est remplacée par le clic qui alimente cette énergie singulière.
Un homme qui file pour l’éternité jusqu’à sa mort
Dans la poésie de “L’Homme qui file”, figure éphémère et insaisissable, qui traverse la vie à toute vitesse, fuyant vers l’inconnu, j’ai intégré un cœur qui bat réellement. Ce cœur, doté d’une existence propre dans la blockchain, est connecté à “L’Homme qui file” par radiofréquence. Ce cœur continuera de battre jusqu’à une date déterminée, moment où, selon le contrat d’exécution, il cessera de fonctionner. L’instant précis de la fin de “L’Homme qui file” reste incertain, mais inéluctablement, un jour, il s’arrêtera, et “L’Homme qui file” le fera à jamais.