Dans mon œuvre contemporaine, je contribue activement à l’essor de l’art phygital. Ce champ artistique, caractérisé par la fusion de la matière et de l’information dans des créations uniques, est au cœur de ma démarche.

Je n’aurais jamais imaginé qu’un jour, dans l’épopée humaine, nous parviendrions à un tel tournant.
Nous voilà dans un monde où les dilemmes de choix semblent obsolètes, un monde qui prétend nous offrir systématiquement le meilleur choix pour nous-mêmes. À première vue, cela pourrait paraître libérateur : ne plus être pris au piège des aléas, ne plus subir les conséquences d’un choix malavisé.

Toutefois, le véritable enjeu, tel que je le perçois, réside dans la nature de ces choix préconçus. Ils nous sont présentés comme les plus adéquats, mais ils émanent d’une Machine à l’intentionnalité équivoque. Une Machine probablement conçue par des esprits guidés par des aspirations qui ne résonnent pas avec mes valeurs propres, telles que la quête de pouvoir ou de richesse matérielle.

Nous sommes dans un cauchemar, qui nous donne le sourire et que nous acceptons. Jamais nous n’accepterions de revenir en arrière, au risque de faire le mauvais choix, peut-être même d’en mourir.

Cette prise de conscience tardive, pour ma part, je l’ai eue en 2019, lorsque une Machine a décidé de me supprimer car je proposais de mauvais choix, ou plutôt des choix différents, comme étant une alternative possible. (Google m’a fait disparaître du web en 2019.)

Depuis 2005, je propose ces choix alternatifs. Ces choix “algorithmés”, je les fais dévier légèrement pour les proposer au public, afin de provoquer une prise de conscience, un réveil de ce cauchemar. Mais il est trop tard. L’Homme est fasciné par deux choses : la technologie et surtout, le chiffre.

Les Machines parlent bien, elles sont intelligentes (IA) et se nourrissent de nous. Nous leur offrons nos informations, et elles nous récompensent : likes, argent, ou temps pour mieux nous divertir. Pourquoi refuser ce tapis rouge déroulé de notre naissance à notre mort ?

Cela je le refuse. Je ne suis pas contre l’algori, ce langage des machines, mais je pense qu’il a été détourné pour nous faire vivre dans un monde lisse et conforme.

Mon travail quotidien vise à offrir d’autres choix. Ces choix alternatifs passent par des clics poétiques, chaque clic générant une matière phygitale unique. Ces infimes déviations, ces alternatives poétiques, incarnent le concept du clinamen, cette idée fascinante qu’une infime déviation dans le cours normal des choses peut engendrer un changement majeur.

En intégrant le clinamen dans ma démarche artistique, je cherche à vous faire rater votre train, pour votre bien.

Acrylique sur toile

L’homme qui file

Clinamen

Neo Valen ne se contente pas de critiquer nos interactions numériques ; il les transforme en expériences sensorielles et émotionnelles profondes. Il aspire à déconstruire l’hégémonie algorithmique, pour libérer la créativité et l’expression individuelle. À travers ses clics poétiques, il vous invite à dévier des chemins tracés, à explorer des alternatives et à embrasser l’imprévisible.