Redonner la vue à la statue

2019

Projet de donner la vue aux statues du monde entier

Je considère que les objets méritent, au minimum, d’être dotés d’une âme, car après tout, ils sont constitués des mêmes particules élémentaires que les êtres vivants. Insuffler une âme phygitale est mon labeur quotidien, une démarche visant à esquisser un autre univers ; un univers alternatif est à portée de main. J’ai aspiré à octroyer la vision aux statues par un procédé épuré, consistant à capturer précisément ce que les statues observent, grâce à un appareil que j’ai conçu. Arsen Eca


Dans le firmament de la création contemporaine, l’artiste Arsen Eca tisse une trajectoire unique, celle d’un éveilleur d’âmes de pierre. Son projet, ambitieux et poétique, se déploie sur la scène internationale, aspirant à redonner la vue aux statues, ces sentinelles éternelles de l’histoire humaine. À travers une démarche empreinte de délicatesse et de profondeur, Eca ambitionne de conférer une âme aux statues par le prisme de la vision, établissant un dialogue inédit entre le sculptural et le perceptif.
 
La méthode employée par Arsen Eca est d’une apparente simplicité mais dévoile, à y regarder de plus près, une sophistication et une poésie qui interrogent. Il explore le monde à travers le regard de ces figures de pierre, capturant par la lentille d’un appareil qu’il a lui-même conçu, la vision silencieuse mais expressive des statues. Chaque photographie n’est pas simplement un reflet du présent, mais une quête, une tentative de percevoir l’âme insufflée dans la matière inanimée.
 
En offrant la vue aux statues, Eca leur confère une âme phygitale, établissant un pont entre le tangible et l’intangible, entre l’éphémère et l’éternel. Il y a dans cette démarche une exploration du transcendant, une révérence envers la capacité de la matière à embrasser et refléter la complexité du réel. Les statues, dans leur immobilité, deviennent les témoins silencieux mais éloquents de notre époque, leur regard nouvellement acquis créant un écho à travers le temps et l’espace.
 
Cette quête d’Arsen Eca n’est pas simplement un acte artistique, mais un acte de foi en la capacité de l’art à révéler l’âme du monde matériel. En recréant la vue, il ne se contente pas de montrer une perspective différente, mais révèle une âme qui, à travers le regard des statues, contemple le monde avec une sérénité éternelle. Il invite ainsi à une réflexion sur la nature de la perception, sur l’interaction entre le visible et l’invisible, et sur la capacité de l’art à éveiller une conscience, à transcender le matériel pour toucher l’essentiel.
 
La démarche d’Arsen Eca résonne comme une méditation sur la notion d’âme, sur la capacité de la matière à capter et refléter des fragments de l’univers. C’est une invitation à regarder au-delà de la surface, à voir l’âme qui réside dans la matière, et à apprécier la beauté et la poésie qui émanent de la convergence entre la pierre et la perception. Dans un monde souvent pressé, le travail d’Arsen Eca est un rappel poignant de la profondeur de l’expérience visuelle, une ode à la contemplation et à l’émerveillement renouvelé devant la complexité et la beauté du monde qui nous entoure.