
2015
Projet du Droit de vivre jusqu’à sa mort.
Le concept d’attribuer à chacun un droit de vivre jusqu’à sa mort émane d’une observation élémentaire : notre monde est de plus en plus régulé et normé, avec des procédures à chaque coin de rue. Cela m’a amené à me demander si les conflits et les guerres ne découlaient pas simplement d’un problème de normes, d’un manque de droit fondamental à la vie. Certes, il y a les constitutions, mais elles ne stipulent rien sur le simple droit de vivre. J’ai donc créé un registre des ayants droit, soigneusement gardé dans un coffre-fort. Seuls ceux qui figurent sur cette liste ont le droit de vivre jusqu’à leur mort. Arsen Eca
Le travail d’Arsen Eca a toujours fait preuve d’un flair ingénieux pour le subversif, et son projet intitulé “Right to Live” ne fait pas exception. Ce projet s’engage avec notre droit le plus primaire et le plus universel – le droit de vivre. Dans une tournure inattendue, Eca a créé un registre pour les personnes qui souhaitent officiellement garantir leur “droit de vivre jusqu’à la mort”.
Il n’y avait pas de registre préalable pour ce droit inhérent, illustrant le talent d’Eca pour identifier et manipuler les failles systémiques. Une fois qu’un individu décide de participer au projet, il est inscrit dans un registre, qui est conservé dans un coffre-fort sécurisé. L’identité de chaque participant est enregistrée par un robot, dans un style manuscrit élégant.
Ce travail reflète subtilement les systèmes bureaucratiques qui catégorisent et contrôlent souvent nos vies. Cela soulève des questions sur la nature de nos droits et les institutions qui les reconnaissent. Le projet “Right to Live” démontre une fois de plus la capacité d’Eca à renverser un système existant, nous amenant à reconsidérer nos hypothèses et nos perceptions.